Après Stanley Kubrick en Mars 2011, la Cinémathèque Française choisit de rendre hommage, sous la forme d’une nouvelle exposition et d’une rétrospective, à l’un des réalisateurs les plus emblématiques de sa génération : Tim Burton ! Une exposition événement directement importée du MoMA qui lève le voile sur l’homme, son enfance, ses différents talents et ses inspirations. Et les films dans tout ça ?

Après la formidable exposition consacrée au maitre absolu Stanley Kubrick, c’est au tour de Tim Burton d’avoir les honneurs de la Cinémathèque française. Une exposition qu’on attendait avec une impatience folle et avec beaucoup d’attente tant Tim Burton a un univers singulier qui regorge de mystères et tant on reste fan du travail du réalisateur à l’imagination débordante.

Premier pied dans le temple et premier nez à nez avec les dessins de l’artiste. On découvre son coup de plume, ses premières ébauches d’Edward aux mains d’argents, de Mr Jack ou de Beetlejuice et l’enchantement commence ! On apprend que Tim a commencé très tôt et qu’à 16 ans il réalisait déjà son premier court métrage en stop-motion (une technique dont il raffolera tout au long de sa carrière ). On apprend aussi qu’il a rejoint les studios Disney en tant qu’étudiant d’abord puis en tant que consultant sur certains longs-métrages. Le génie de l’homme nous saute aux yeux comme jamais. A la vue de ces centaines de dessins on voit clairement apparaître les premiers signes de l’univers Tim Burton : une  vénération pour Halloween, un gout très prononcé pour le noir, les monstres, les choses transformées, les humains modifiés, la mort, les chiens, les clowns, les couples …

Tout est sous nos yeux et les films de Tim Burton se mettent à bouillonner en nous et tout devient alors très très clair. Une clarté accentuée définitivement par la découverte de son premier véritable court métrage Vincent, une perle d’ingéniosité, d’humour, de cynisme et doté d’une photo juste magnifique. Sans le savoir Tim Burton vient en 1982 de poser les bases de son cinéma.

Entre tout ces dessins (qui constituent le principal intérêt de l’exposition) on tombe sur des répliques d’objets ou de personnages, des maquettes, des ébauches de biographie, des notes d’écriture … Le premier choc sera la découverte des masques en latex de Batman … S’en suivront la découverte des ciseaux d’Edward, des rasoirs de Sweeney Todd ou des casques guerriers de la Planète des Singes. On tombera aussi sur une collection de tête de Mr Jack ou sur des figurines réduites des Noces Funèbres.

Au détour d’une salle obscure, on pourra redécouvrir les films de Tim Burton. De la scène de l’ascenseur de verre de Charlie et la Chocolaterie à la scène finale de Beetlejuice (Shake Shake Shake Senora…) en passant par le premier combat entre Catwoman et Batman il y en a pour tous les gouts. La Cinémathèque a même la bonne idée d’insérer la bande annonce de Dark Shadows qui sortira début Mai en France. Et à force d’extraits, il faut avouer qu’une furieuse envie de revoir toute la filmo de Burton apparaît.

La fin de l’expo sera vite expédiée. Deux dessins pour Alice, à peine plus pour Big Fish et Sleepy Hollow et nous voilà déjà à la boutique de souvenirs. On se demande si on a rien raté puis on se rend compte que l’expo n’est pas aussi grande que celle consacrée à Kubrick malheureusement. Après la jolie découverte et l’immersion démentielle dans l’univers gothique fantasmagorique de Tim Burton un sentiment d’inachevé voit alors le jour. Si les dessins de Tim étaient sans contexte très intéressants, il nous paraît évident que cette exposition ne parle que très peu des films du réalisateur qui auraient bien mérité une salle chacun ! Pas la moindre trace de Danny Elfman ? Rien sur l’importance de la musique dans les films de Burton ? Aucune information sur les techniques utilisées ? Sur la direction photo ? Rien non plus sur les acteurs ? On apprendra seulement que Johnny Deep, acteur fétiche de Burton, est en réalité son double fantasmé à l’écran. Et puis? Et puis rien. Rallumer les lumières. Appelez Beetlejuice autant que vous voulez mais l’exposition se finira là. Par une frise impressionnante de dessins effectués sur des serviettes jetables qu’on imagine griffonnée entre le fromage et le dessert l’exposition se termine alors.

Le retour à la réalité est alors douloureux. Pas le temps de rentrer pleinement dedans que nous voilà déjà ressorti. On en a bien sur appris plus sur le réalisateur et surtout sur ses débuts et ses inspirations mais un gout amère demeure tant la filmographie de Tim Burton est laissée de côté. En tout cas cette plongée dans l’imaginaire du réalisateur nous aura quand même donné sacrément envie de nous repasser les Batman, Edward, Beetlejuice, Big Fish et autre Mars Attack ! et espérer de tout cœur que Dark Shadows nous fera oublier le mauvais pas Alice !

M.

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