Après le Fils de l’épicier, Eric Guirado décide de porter à l’écran “l’Affaire Flactif” qui avait défrayé la chronique en 2003. Si le fait divers est loin d’être inintéressant, Eric Guirado signe un film plat, sans profondeur, superficiel au possible et qui manque cruellement de légèreté et de subtilité. Chronique d’un film raté.
Marilyne et Bruno Caron arrivent dans un village de montagne pour emménager dans un chalet qu’ils ont loué à Patrick Castang, promoteur et propriétaire de nombreuses habitations dans la région. Contents de quitter le nord de la France pour démarrer une nouvelle vie, ils acceptent sans sourciller quand Castang leur annonce qu’il va les loger momentanément dans un autre chalet de grand standing car le leur n’est pas terminé. S’ensuivra alors une succession de déconvenues qui va les conduire à déménager de nombreuses fois, avec le sentiment grandissant d’être traités sans aucune considération, alors même que les Castang multiplient patiemment et avec bienveillance les efforts envers eux. Les relations entre les deux familles vont se tendre. Bruno et Marilyne Caron ne supportent plus d’avoir sous leurs yeux le bonheur et l’abondance de biens des Castang.
Leur amertume, alimentée par la jalousie, l’envie et la frustration, finira par devenir de la haine.
Bizarrement on aurait du se douter de ce qui se cachait derrière ce titre douteux, cette affiche très déjà vue et ce casting bancal. Un peu innocemment on a alors donné sa chance à Possessions. Peut-être pour le fait divers, pour la curiosité malsaine. Peut-être aussi pour voir Jéremie Rener une semaine avant la consécration Cloclo. Mais quand les 1h38 s’achèvent enfin on se demande bien ce qui nous a pris !
Possessions, sous ces airs d’analyse des différences de classe et de la fracture riche/pauvre, déçoit d’abord par sa prétention. Alors qu’il aurait pu se contenter de raconter les faits, Eric Guirado décide de nous faire la morale et de nous montrer que la convoitise et l’envie sont des vilains défauts. En plus, le réalisateur manque cruellement de subtilité et d’intelligence dans son interprétation du drame. Les riches sont alors des méchants qui ne payent pas leurs ouvriers et se moquent de leur prochain, les pauvres sont forcément des gros blaireaux chômeurs, habillés comme dans les années 80 qui enchainent les soirées TV/raviolis en boîte… Alors que la famille Castang se demande comment récupérer l’Ipod du fils confisqué par la maitresse, le Noël des Caron ressemble à une soirée chez les Thénardier. Quand la famille Castang mène la grande vie dans leur chalet tout équipé avec vue sur les pistes, papa Caron est forcément passionné de Tuning et maman Caron forcément femme de ménage fan de Julie Zenatti. Voilà voilà.
En 1h38 Possessions ne raconte rien. Il passe en revue et en accéléré tous les éléments qui auraient pu expliquer le geste du mari. Ainsi, pas de montée en puissance du dramatique, pas non plus d’analyse sur le caractère de chacun. Rien, à part du vide. Un défilé de situations qui au final ne mènera nulle part. Si bien que jamais on a de l’empathie ni pour les Caron, pourtant misérables, ni pour les Castang, tués froidement et sans ménagement. Alors quand la scène du quadruple-meurtres arrive enfin, on a presque envie de rire tant elle est ridicule et sortie du néant.
Du côté du casting on frôle la le plus mauvais choix artistique de l’année pour Jérémie Renier dont seuls les 18kilos en trop marqueront les esprits. Quand on pense qu’une semaine plus tard il sera l’évidence Cloclo… A ses côtés Julie Depardieu prouve une fois encore qu’elle est une très mauvaise actrice et Alexandra Lamy qu’elle a un long chemin à parcourir avant de se faire un nom dans la cours des grands.
Vous l’aurez compris Possessions est le film à NE PAS aller voir au cinéma cette semaine (ni en vidéo d’ailleurs) tant il est superficiel, qu’il n’exploite jamais la psychologie de ses personnages, et tant il manque de discernement et d’intelligence. Ajouter à cela une mise en scène grotesque et vous aurez pour l’instant le pire film de 2012 !
M.
4 Comments
Le moins que l’on puisse dire c’est que vous n’avez pas aimé ce film et qu’il a du vous gratter à un endroit sensible ou fragile…
Je comprend parfaitement que ce film puisse déranger , de là à l’assassiner ainsi …C’est bizarre et pour le moins excessif !
La critique et les avis sur ce film sont partagés ce qui est souvent assez bon signe , vous avez remarqué ?
Disons que là , vous avez peut être été un peu rude !
Moi je retiens une mise en évidence d’une société malade de consommer et de frimer , génératrice de frustrations terribles et une fine observations de ces symptômes.
Quand à la scène des meurtres je la trouve très bien mise en scène , brrrrr…!
Le moins que l’on puisse dire c’est que vous n’avez pas aimé ce film et qu’il a du vous gratter à un endroit sensible ou fragile…
Je comprend parfaitement que ce film puisse déranger , de là à l’assassiner ainsi …C’est bizarre et pour le moins excessif !
La critique et les avis sur ce film sont partagés ce qui est souvent assez bon signe , vous avez remarqué ?
Disons que là , vous avez peut être été un peu rude !
Moi je retiens une mise en évidence d’une société malade de consommer et de frimer , génératrice de frustrations terribles et une fine observations de ces symptômes.
Quand à la scène des meurtres je la trouve très bien mise en scène , brrrrr…!
Je suis tout a fait d’accord avec cette critique. Film très très ennuyant … un suplice à regarder !
Je suis tout a fait d’accord avec cette critique. Film très très ennuyant … un suplice à regarder !