Après l’engouement généré par le premier opus, on attendait le deuxième volet des aventures de Sherlock Holmes avec impatience. Si on avait aimé le caractère novateur et l’originalité du premier, il semblerait que la recette ne fonctionne plus en 2012.
Sherlock Holmes a toujours été réputé pour être l’homme à l’esprit le plus affûté de son époque. Jusqu’au jour où le redoutable professeur James Moriarty, criminel d’une puissance intellectuelle comparable à celle du célèbre détective, fait son entrée en scène… Il a même sans doute un net avantage sur Holmes car il met non seulement son intelligence au service de noirs desseins, mais il est totalement dépourvu de sens moral. Partout dans le monde, la presse s’enflamme : on apprend ainsi qu’en Inde un magnat du coton est ruiné par un scandale, ou qu’en Chine un trafiquant d’opium est décédé, en apparence, d’une overdose, ou encore que des attentats se sont produits à Strasbourg et à Vienne et qu’aux Etats-Unis, un baron de l’acier vient de mourir…
Personne ne voit le lien entre ces événements qui semblent sans rapport, hormis le grand Sherlock Holmes qui y discerne la même volonté maléfique de semer la mort et la destruction. Et ces crimes portent tous la marque du sinistre Moriarty. Tandis que leur enquête les mène en France, en Allemagne et en Suisse, Holmes et Watson prennent de plus en plus de risques. Mais Moriarty a systématiquement un coup d’avance et semble tout près d’atteindre son objectif. S’il y parvient, non seulement sa fortune et son pouvoir seront sans limite, mais le cours de l’Histoire pourrait bien en être changé à jamais…
Après le succès surprise du premier volet des aventures de Sherlock Holmes filmé par Guy Ritchie, il semblait fort probable qu’un deuxième opus voit le jour. Et deux ans plus tard, Sherlock et son acolyte Waston sont de retour et n’ont pas pris une ride contrairement à une mise en scène pas très inspirée.
Le duo Sherlock-Waston fonctionnent toujours aussi bien. On aime le côté déjanté de Robert Downey Jr. et le flegme anglais de Jude Law. Et on aime l’ambiguïté sexuelle entre les deux hommes que se plait à laisser planer le réalisateur. Pour autant l’intérêt du film s’arrêtera là.
Tout d’abord, on peine à entrer dans cette histoire. Le scénario, très compliqué, nous laisse un peu de glace et nous fera décrocher bien trop souvent. Au lieu de chercher à divertir, Guy Ritchie s’enferme dans un schéma narratif très pompeux et pas vraiment passionnant. Le réalisateur se perd quelque part entre Londres, Paris, et la Suisse en s’arrêtant saluer la communauté gitane. Par ailleurs, on se demande ce que Noomi Rapace (L’incroyable Lisbeth du Millénium Suédois) vient faire dans cette galère en sauvageonne vengeresse. Du grand n’importe quoi.
Une histoire pas captivante donc, plombée par une mise en scène ultra-lourde. Une image vieillotte et des couleurs très sombres rendent Paris très moche et donnent au film des allures de vieux téléfilm France 2. Ajouté à cela l’usage abusif des ralentis qui avaient fait la marque de fabrique du premier opus, et vous aurez un film absolument indigeste esthétiquement parlant.
Pas franchement divertissant, pas franchement très beau, Sherlock Holmes 2 n’a d’intérêt que pour son casting et quelques trouvailles assez sympas. Pour le reste attendez-vous à passer 2h07 à vous demander qui est qui et surtout pourquoi.
M.
3 Comments
Les critiques du Grand Journal sur Canal le disaient excellent… Qui croire ?!
Tu devrais aller le voir Thibaud et te faire ton propre avis ;)
Personnellement j’ai bien apprécié ce second volet. Je m’attendais comme bien souvent à une suite peu intéressante, or ce n’est pas le cas.
L’histoire tient bien la route, l’utilisation des ralenties est bien exploitée, sans trop d’abus (spécialement la course poursuite dans la forêt ou cela donne une autre dimension à cette scène d’action).
Pour le Paris vieillot et moche, justement je trouve que pour l’époque le Paris est plutôt chouette (et puis, ce n’est pas un film sur cette ville).
Par contre c’est vrai que Noomi Rapace n’est pas des plus convaincante en gitane, tout comme les gens qui jouent les français et qu’on entend très bien qu’il ne doivent pas l’être car la façon de parler des titis parigots sonne vraiment fausse (qu’en est-il des autres nationalités ?).