Un titre en français pas forcément accrocheur, un synopsis pas captivant et surtout une bien drôle d’idée que de baser tout un film autour d’un cheval nous ont fait douter de ce nouveau Spielberg. Et pourtant dès les premières secondes de Cheval de Guerre on se dit qu’on assistait à un événement et à un grand film. Le Roi de l’entertainement intelligent est de retour, longue vie au Roi !

Une histoire d’amitié entre Albert, un jeune garçon, et son cheval Joey. Vendu à la cavalerie britannique dans les premières heures de la Première Guerre mondiale, Joey est directement envoyé au front. Mais il est capturé par les Allemands qui n’hésitent pas à s’en servir dans les combats. Albert, qui est encore trop jeune pour s’engager, décide de se lancer dans une mission de secours pour libérer son cheval…

Bizarrement on y croyait pas à ce Spielberg. Peut être parce que les chevaux nous ont jamais réellement captivés (à part quand Robert Redford leur murmurait à l’oreille…) ou tout simplement parce qu’on avait le sentiment que le Spielberg d’avant n’était plus et qu’on avait passé l’âge des grandes fresques qui resteront en tête du Box Office pendant des mois. Et puis est arrivé Joey, ses yeux noirs incroyablement profonds et sa robe parfaite. Là, on est comme bouleversé, complètement fasciné et subjugué par ce qui se passe sous nos yeux. Spielberg commence fort et nous envoie directement au tapis quand il décide dès le début du film que rien ne sera jamais simple pour Joey et son maître Albert. La scène du labeur de la terre “hostile” est en tout point bouleversante et nous ferra déjà, hérisser les poils. Et les frissons ne font que commencer.

Spielberg prend le parti fou de ne pas suivre le chemin de l’Homme, Albert mais celui de son cheval. Ainsi, la caméra bouge, tournoie et bat au rythme des galops de Joey. On rencontre des Hommes, on commence à s”attacher à eux et l’immense réalisateur américain, décide de s’en débarrasser presque aussitôt et de changer de cap. Jamais un film n’a semblé aussi dynamique et aussi vivant. Joey envoyé à la guerre, tente de survivre au beau milieu des combats. Il change de maitres, de “fonctions” toutes les 20 minutes et nous permet de dresser un portrait très juste et complet de cette effroyable guerre. Spielberg ne prend aucun gants pour nous montrer l’horreur des combats de la “Grande Guerre” et dresse une fresque incroyablement réussie sur ce conflit. Propulsés au cœur du combat, Spielberg parvient à nous fasciner, à nous faire rentrer dans l’histoire avec une aisance désarmante. Rarement la guerre 14-18 n’avait été dépeinte avec une telle justesse et une telle fraicheur. C’est au fond des tranchés que le film atteint des sommets en terme d’émotions. Spielberg est définitivement le maitre quand il s’agit de tirer sur la corde sensible.

Chaque scène et chaque histoire sont d’un intérêt sans failles. Pendant 2h27 on est comme fasciné par le spectacle, devant l’immensité du travail de Spielberg et devant cette incroyable fresque historique. Difficile d’expliquer pourquoi à presque 25 ans, un film “pour enfants” nous bouleverse autant. On est comme propulsé 20 ans en arrière, quand Elliot rencontrait E.T et hurlait sa rage quand il fallait le quitter…  Il faut le voir pour le croire. Vraiment.

Maître du grand spectacle et de l’entertainement, le réalisateur des Dents de la Mer parvient comme par enchantement à nous faire croire à ce magnifique conte. L’amitié entre Joey et Albert est en tout point magnifique. Steven Spielberg nous donne une leçon d’humilité tout en revenant sur une partie de l’histoire bien oubliée. Quel autre réalisateur aujourd’hui serait capable d’un si grand tour de force ? Éduquer sans ennuyer, divertir sans oublier de faire réfléchir, et surtout jouer sur tous les fronts émotionnels sans jamais tomber dans la facilité. Chapeau l’artiste.

M.

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2 Comments

  1. Bon, je pense que je vais pleurer avec ce genre de film :/
    (et sinon on est d’accord, le titre en VF est à chier)

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