Après Jeux de Pouvoir, le réalisateur du Dernier Roi d’Ecosse, Kevin MacDonald, adapte le roman éponyme de Rosemary Sutcliff et propose sa version tout en finesse de l’Aigle de la Neuvième Légion.
En 140 après J.-C., l’Empire romain s’étend jusqu’à l’actuelle Angleterre. Marcus Aquila, un jeune centurion, est bien décidé à restaurer l’honneur de son père, disparu mystérieusement vingt ans plus tôt avec la Neuvième Légion qu’il commandait dans le nord de l’île. On ne retrouva rien, ni des 5000 hommes, ni de leur emblème, un Aigle d’or.
Après ce drame, l’empereur Hadrien ordonna la construction d’un mur pour séparer le nord, aux mains de tribus insoumises, du reste du territoire. Pour les Romains, le mur d’Hadrien devint une frontière, l’extrême limite du monde connu.
Apprenant par une rumeur que l’Aigle d’or aurait été vu dans un temple tribal des terres du nord, Marcus décide de s’y rendre avec Esca, son esclave. Mais au-delà du mur d’Hadrien, dans les contrées inconnues et sauvages, difficile de savoir qui est à la merci de l’autre, et de révélations en découvertes, Marcus va devoir affronter les plus redoutables dangers pour avoir une chance de trouver la vérité…
Au regard du sujet on se dit qu’on est devant un énième péplum pas franchement inoubliable tant les derniers en date nous avaient franchement déçus. Et pourtant à la vue de L’Aigle de la Neuvième Légion on prend conscience qu’on se rapproche plus de Gladiator que de Troie ou encore de Centurion. Oui car l’Aigle de la Neuvième Légion suit avant tout le destin d’un homme, prêt à tout pour découvrir la vérité. Outre le péplum, c’est l’Homme qui est ici la clef de voute du film. Pendant près de deux heures, on se prend d’affection pour ce jeune Empereur et son esclave, et on espère que l’issu leur sera favorable.
La plus grande surprise du film réside dans son choix de casting et dans le gros risque d’avoir pris Channing Tatum, plus connu pour ses muscles et son corps athlétique que par ses grandes prestations au cinéma. Dans l’Aigle de la Neuvième Légion, il nous donne une excellente leçon que l’habit ne fait pas le moine. Il est implacable, charismatique au possible dans la peau de Marcus Aquila, jeune Empereur à la rage et à la détermination sans failles. Quant à son esclave, interprété par Jamie Bell, il fascine par son ambivalence entre ami fidèle et serviteur rêvant de liberté. Jamie Bell nous prouve ici qu’il a bien grandi et muri depuis son rôle inoubliable de Billy Elliot. L’amitié entre les deux hommes est sans aucun doute le principal intérêt du film.
Si le film est assez fluide côté aventures, L’Aigle de la Neuvième Légion déçoit un peu du côté des combats. Et oui car qui dit film sur la Rome Antique dit forcément combats et Guerres de l’Empire Romain. Bien que de nombreux affrontements soient présents, on regrette de ne pas voir plus d’intensités. Les combats se déroulent sans véritables enjeux ni profondeurs et on se sent vite complétement désintéressé par les coups qui sont donnés. Dommage pour un Péplum…
Malgré cela, l’Aigle de la Neuvième Légion parvient à attirer toute notre attention. La part belle revennant aux décors naturels et aux costumes qui parviennent à nous plonger en 140 après Jésus Christ d’une manière presque instantanée. L’immersion est parfaite et les paysages Bretons ne viennent qu’accentuer ce sentiment.
Encore une fois Metropolitan soigne son édition DVD en intégrant de nombreux bonus très intéressants comme une fin alternative, des scènes coupées et surtout des entretiens avec Jamie Bell, Kevin MacDonald et Tahar Rahim (qui joue dans le film). Des bonus très complets pour en savoir un peu plus sur le film et ses coulisses.
Merci à Cinetrafic pour ce test.
M.