Lorsque le plus grand réalisateur de tous les temps décide de s’attaquer au plus célèbre des reporters on se dit que le challenge est de taille. Puis quand on voit les premières images en “Motion-Capture” on se dit que personne ne réussira jamais à faire vivre Tintin sur grand écran. Une première impression qui était bien mauvaise au regard du résultat! Spielberg retransmet avec une vraie grâce l’esprit de la BD. Tintin et le secret de la Licorne ne déçoit pas, bien au contraire et est un régal absolu en terme d’entertainment !

Parce qu’il achète la maquette d’un bateau appelé la Licorne, Tintin, un jeune reporter, se retrouve entraîné dans une fantastique aventure à la recherche d’un fabuleux secret. En enquêtant sur une énigme vieille de plusieurs siècles, il contrarie les plans d’Ivan Ivanovitch Sakharine, un homme diabolique convaincu que Tintin a volé un trésor en rapport avec un pirate nommé Rackham le Rouge. Avec l’aide de Milou, son fidèle petit chien blanc, du capitaine Haddock, un vieux loup de mer au mauvais caractère, et de deux policiers maladroits, Dupond et Dupont, Tintin va parcourir la moitié de la planète, et essayer de se montrer plus malin et plus rapide que ses ennemis, tous lancés dans cette course au trésor à la recherche d’une épave engloutie qui semble receler la clé d’une immense fortune… et une redoutable malédiction. De la haute mer aux sables des déserts d’Afrique, Tintin et ses amis vont affronter mille obstacles, risquer leur vie, et prouver que quand on est prêt à prendre tous les risques, rien ne peut vous arrêter…

On attendait qu’un jour quelqu’un réussisse enfin à retranscrire sur grand écran les aventures du petit reporter belge mais aux vues des précédents essais, on s’attendait plutôt au pire même avec Steven Spielberg à la barre. Convaincus que Tintin resterait à jamais prisonnier de ses bulles, les fans n’attendaient pas grand chose de ce projet. Et pourtant 01h47 en “Motion-Capture” auront suffi à faire oublier tous les échecs et effacer les doutes : Tintin au cinéma c’est possible et Spielberg l’a fait !

La première incroyable idée de Steven Spielberg c’est de s’éloigner de l’adaptation pure et dure de la bande dessinée d’Hergé. Malgré le titre, ce n’est pas seulement les aventures du Secret de Licorne qui sont contées mais également celles du Trésor de Rackham Le Rouge et celles du Crabe aux Pinces d’Or en y ajoutant le personnage de Bianca Castafiore ou celui d’un prince marocain collectionneur de modèles réduits de bateaux. Ainsi le réalisateur de Jaws ne se cantonne pas à l’adaptation linéaire d’une œuvre classique (peut être une volonté de ne pas réaliser 24 films…) mais y apporte sa touche personnelle (notamment en s’appropriant les dialogues) et raconte quelque part une nouvelle histoire, son histoire.

Impossible de ne pas déceler dans Le Secret de la Licorne un immense respect du réalisateur américain envers la Bande-Dessinée et son créateur. Il y a dans le travail de Spielberg une grande noblesse, une sorte d’humilité flagrante. D’ailleurs les premières images sont là pour le prouver : après un générique très réussi retraçant tous l’univers du héros Belge, qui n’est pas sans rappeler celui d’Arrête-moi si tu peux, on voit Hergé faire le portrait du jeune reporter qui finit par présenter le dessin à la caméra, en background tous les personnages de la bande dessinée sont présents. Un bel hommage que rend là Steven Spielberg.

Le film commence alors et très vite on s’aperçoit que tout ceci nous est familier, de l’appartement de Tintin, aux gaffes de Dupond et Dupont, en passant par l’immensité du Karaboudjan. On se sent bien, chez nous, persuadés d’assister à une nouvelle aventure du reporter à la houppette dans des décors que nous connaissons pourtant par cœur. Oui car avant d’être l’adaptation des aventures de Tintin, Le Secret de la Licorne est un film à part entière. Nul ne niera qu’il est un véritable film d’aventures qui se hisse à hauteur des Indiana Jones. Tintin et le Secret de la Licorne est une véritable leçon en terme d’entertainment et certaines séquences sont à tomber par terre. Spielberg utilise pour la première fois une caméra virtuelle et réalise semble-t-il tous ses rêves. Il est comme un enfant, laissant sa caméra toujours en apesanteur pour donner au film une profondeur et un dynamisme incroyable. Du flashback de la bataille entre Rackham le Rouge et François de Haddock au plan séquence époustouflant de la poursuite dans les rues de Bagghar, on en prend vraiment plein les yeux.

Côté personnages là encore le film n’est pas en reste. Tous sont bien sûr d’une fidélité sans pareille, mais Spielberg pousse même un peu plus loin en axant par exemple le personnage d’Haddock uniquement sur son alcoolémie. Une preuve encore une fois que le réalisateur s’est accaparé la bande dessinée et s’en ai fait sienne. Et là où on redoutait la “Motion Capture“on se rend compte que celle-ci sert le film d’une bien belle manière et les graphismes ne sont en rien gênant. Simple question d’habitude.

Le seul regret au regard du film c’est l’absence d’un thème récurant. Alors que le générique des petits dessins-animés nous aurait suffit amplement, nous n’avons rien ici à se mettre sous la dent. Bien sûr la musique de John Williams colle parfaitement aux images mais on aurait aimé une réelle identité sonore. Quelque chose à fredonner en sortant de la salle.

Alors que l’on attendait pas grand chose de cette adaptation, Spielberg nous prouve une fois encore qu’il a plus d’un tour dans son sac et qu’il est encore capable aujourd’hui d’exceller. On espère que Peter Jackson ( qui réalisera le second volet ) suivra la voix toute tracée par son ami.

M.

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2 Comments

  1. Je l’ai vu la semaine dernière !
    Un bon film d’aventures qui ne s’arrête jamais, le clin d’oeil du début est bien sympa. Certes il ne faut pas y aller en s’attendant à une adaptation fidèle de Tintin mais on retrouve des petites touches de “vrai” tout au long du film !

  2. Malheureusement je ne partage pas cette critique, je suis complètement déçu de ce film que j’ai vu ce week-end, en tant que fan de Tintin, je n’ai pas retrouvé l’univers que j’apprécie tant, Tintin et les personnages étant complètement étouffés par la démesure américaine (le bateau de Rackam le Rouge suspendu au dessus de la Licorne, était-ce utile ?) Bref, s’il y a une suite, je ne prendrais pas la peine d’aller la voir.

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