Sur le papier rien d’incroyable, si ce n’est la présence de James Franco au générique. Un énième film sur la planète des singes, un énième film sur les origines, un énième blockbuster estival né pour décevoir. Rupert Wyatt nous aura fait mentir en réalisant un film bien divertissant, et bien maîtrisé. Une bonne surprise !
Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.
Après l’interprétation Burtonienne de la suprématie des singes sur la planète, Rupert Wyatt choisit de s’intéresser aux origines du soulèvement des primates. Bien avant que l’homme n’ai été dominé par les singes, on remonte au commencement de l’histoire.
La Planète des Singes : Les origines, est intéressant en ce sens. On comprend enfin, comment les singes ont pris le pouvoir et pourquoi ils en sont arrivés là. Un point de vue intéressant qui nous permettra de découvrir d’une nouvelle manière l’épisode suivant ( de Schaffner ou de Burton ). Animaux décrits comme cruels et sans coeurs par ces réalisateurs, ce nouvel opus permettra de mieux comprendre les singes et d’y voir en chacun une once d’humanité et de tendresse. Et cela au travers d’un seul singe : César. Orphelin, il est recueilli par Will Rodman (James Franco), un chercheur prêt à tout pour guérir son père atteint d’Alzheimer. On suit alors l’enfance du singe, sa domestication et son affection sans bornes pour ses maîtres. Le film prend alors des allures de comédie dans laquelle un animal sauvage est domestiqué et oblige ses proches à s’adapter. Les airs de comédie s’arrêteront là car le fond du film est bien plus grave. La maladie du père et le combat sans relache du fils dévouant sa vie à sa guérison est la plus grande réussite du film. Une histoire parent-enfant très forte et très belle.
Autre réussite du film, le côté très humain des singes. César est l’être le plus sensible, le plus profond et le plus charismatique vu au cinéma depuis longtemps ! D’ailleurs beaucoup pense qu’Andy Serkis pourrait décrocher un Oscar pour cette interprétation, bien qu’atypique, incroyable. A suivre…
Alors qu’on avait profondément détesté ces singes sans âmes dans La Planète des Singes, on se surprend à les soutenir lors de leur rébellion et leur volonté de se soulever contre la race humaine. On comprend César et les siens et on éprouve beaucoup de plaisir à les voir décimer les premiers humains qui se mettent en travers de leur route…
Les effets spéciaux sont là encore, très réussis. D’abord bien sur, du côté des singes. Tous sont troublants de véracité. Quant aux explosions, elles sont des plus captivantes. La scène sur le pont est à elle seule impressionnante. La planète des singes, jouit d’un esthétisme assez fascinant. Les scènes dans la forêt et les immensités d’arbres sont magnifiques. La grandeur des espaces naturels canadiens y étant pour beaucoup.
Il nous faut tout de même émettre certaines réserves sur le film. Et notamment sur un parti pris très osé de la part du réalisateur qui choisit de faire des singes des héros. Dans La Planète des Singes : les Origines, les singes sont forcément très gentils et les humains … forcément très méchants. Des médecins-chercheurs de l’institut sans morales qui testent leurs produits sur les singes qui n’hésitent pas à les tuer pour maintenir l’ordre, au voisin méchant incapable de comprendre les problèmes des autres et surtout au très très méchant gardien de “zoo” corrompu et vile, on a à faire à des humains méchants et sans éthiques. Comme si Rubert Wyatt voulait nous dire que les humais étaient responsables de leur sort et du soulèvement des singes. Déjà vu, non ? Les gentils sont tellement si gentils, et les méchants tellement si méchants, qu’on se croirait parfois dans un Walt Disney… Dommage, un peu de nuances aurait pu arranger bien des choses…
Quant à la fin du film elle est très suggestive et nous laisse un peu sur notre faim… On ne sait au final pas comment le mal s’est propagé ni comment les Singes ont pris le pouvoir au final. Et on se dit qu’un second film sur les origines, comme prélude à la Planète des Singes ne serait pas de trop pour mieux comprendre le fin mot de l’histoire et avoir devant nous un ensemble plus significatif.
Quoi qu’il en soit, La Planète des Singes : Les Origines s’affiche comme un bon divertissement estival qui répond parfaitement à ses ambitions. Le casting, les effets spéciaux, l’histoire, sont tout trois très réussis et nous font passer un bon moment. On aurait aimé un peu plus de subtilité pour que ce Blockbuster soit un cran au dessus…
M.
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Superbe film… ;)