Premier film de l’actrice Cheryl Hines, Quittes moi si tu peux est sorti en DVD le 1er avril 2011 et édité par Seven Sept. Avec un casting pourtant si réjouissant (Meg Ryan, Justin long, Kirsten Bell) on pensait que Quittes moi si tu peux remplirait haut la main sa fonction de comédie romantique. Hélas pari raté pour un film aussi désolant qu’accablant !
Louise et Ian sont mariés depuis 13 ans. Alors qu’elle s’apprête à lui faire une surprise, elle apprend qu’il la quitte et qu’il en aime une autre : Sara. Louise refuse alors de le laisser partir et est bien prête à employer les grands moyens pour le convaincre de rester. Ian ne l’entendant pas de cette oreille, Louise se voit obliger de le ligotter dans les toilettes histoire de pouvoir discuter ensemble des solutions envisageables pour sauver leur mariage. La situation se complique alors quand des cambrioleurs font irruption dans la maison…
Quand on voit le casting et le titre on se dit que “Quittes moi … si tu peux” doit être une comédie romantique certes mais plutôt réjouissante. Hélas il ne faut pas attendre bien longtemps pour se rendre compte que le film ne remplit même pas cette fonction. L’histoire, bien qu’originale, est très plate. On se retrouve face à un couple à un tournant de sa vie, où le mari cherche à annoncer à sa femme qu’il la quitte (et de quelle élégante manière: griffonné sur un morceau de papier) et la femme prête à tout pour le faire renoncer au divorce. Et entendez par prête à tout, de le ligoter sur les toilettes avec du rouleau adhésif… L’histoire manque cruellement de profondeur, les personnages sont très lices et n’ont aucun intérêt à part d’être tous tristement réunis dans cette galère…
“Quittes moi… si tu peux” manque aussi de rythme. Même si le film ne dure qu’1heure 30 on a l’impression qu’il ne se passe absolument rien. Pourtant l’histoire avance, peut être parfois trop vite, (l’annonce de la rupture, la réconciliation, le départ de la maîtresse) et nous pousse à penser que le film a été fait et réalisé en une dizaine de minutes, à la va-vite, entre deux autres projets plus aboutis. On a ce sentiment d’être devant un projet baclé où le seul intérêt repose sur le comique de situation très lourd (oh la la il est ligoté sur des toilettes) que seul un enfant de 4 ans apprécierait.
Bizarrement on se sent comme pris en otage en regardant le film. Louise est hystérique ou amoureuse mais elle est surtout pitoyable. On est alors très mal à l’aise devant ce spectacle affligeant d’une femme prête à tout pour sauver son mariage.
Le film souffre d’un défaut de sentiments incroyables. Le mari annonce qu’il quitte sa femme sans aucune émotion ni retenue, la femme demande gentillement à la maîtresse de repasser le lendemain… Des mots très doux et très durs sont prononcés sans qu’aucun des personnages ne semble réagir. Ils sont comme anesthésiés, insensibles, à la limite de l’humanité. Un schéma assez perturbant, très inhabituel pour ce genre de films. Une seconde lecture possible?
Alors qu’on s’est profondément ennuyé pendant tout le film, une lueur d’espoir apparaît à la toute fin. Un twist énorme que personne n’avait vu arriver et qui donne alors à “Quittes moi … si tu peux” une nouvelle interprétation. On prend enfin de la hauteur et on se dit qu’il fallait voir dans le ton et les personnages, une seconde lecture. Sous leur froideur et leur inhumanité il y avait un sens, et Louise était vraiment prête à tout pour faire revenir son mari à la maison…
M.