Après le réjouissant mais déjà bien perché Rumba, Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy reviennent avec une comédie très originale, totalement déjantée, bourrée de gags mais qui traine en longueur.

Présenté dans le cadre du festival Paris Cinéma, La Fée est le nouveau projet du trio loufoque composé de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy. Un trio haut en couleur qui propose un cinéma décalé, inclassable et totalement barré! Une réjouissance pour certains, une aberration  pour d’autres.

La fée c’est l’histoire de Dom, un veilleur de nuit dans un petit hôtel du Havre. Un soir, une femme arrive à la réception sans chaussures ni valises, Fiona. Elle se présente comme une fée et offre à Dom 3 vœux à formuler. Dom veut un scooter et de l’essence à vie. Une fois ces souhaits formulés et réalisés, Fiona disparait sans laisser de trace. Dom sous le charme de cette mystérieuse femme se lance à sa recherche et fera tout pour la retrouver…

La Fée brille surtout par son côté déjanté et totalement absurde. Dès les premières minutes, on se dit qu’on est face à un petit ovni qui n’a rien de comparable avec le cinéma actuel. On pense à Chaplin, à Tati, aux Monty Pythons et on se délecte du comique de situation de chacune des scènes. De la première à la dernière minute, La Fée est une grosse farce. Du touriste anglais tentant de camoufler son petit chien pour pouvoir passer la nuit à l’hôtel au barman complétement myope se prenant tous les murs, en passant par la façon dont Fiona réinvente le shoping-basket, on rit beaucoup devant La Fée. Parfois on y décèle même une once de sarcasme à en croire cette incroyable scène où Fiona donne la vie en arrière plan alors que sous notre nez on voit Dom se faire soigner dans la douleur d’un petit bobo au doigt… Même schéma et même pointe de sarcasme quand on voit sur le parvis de l’hôpital des malades clope au bec sous un nuage de fumée…  Réjouissant!

Malgré son originalité et son absurdité de bout en blanc, on  peine parfois à rester dans le film faute à un budget qu’on sent trop limité… On a aussi, bien du mal à rentrer dans le film et à comprendre le pourquoi du comment. On se demande très vite où les réalisateurs veulent aller et ce qu’ils cherchent à dire. On a du mal à voir dans La Fée un tout bien fini et peaufiné alors que le film s’apparente comme une succession de gags. Bien sur les gags sont  très drôles (parfois vraiment très très drôles à en croire les rires continus de certaines personnes dans la salle) mais est-ce suffisant? L’histoire d’amour manque de poésie et de tendresse pour laisser la part belle au comique et aux gags Et certaines histoires secondaires sont complétement inutiles et donnent au film de faux airs de film social à en croire ces jeunes africains prêts à tout pour rejoindre l’Angleterre… Le film s’égare un peu trop et rend le tout très flou. Dommage.

Pourtant pas long (1h40) La Fée aurait pu être réglé en 30 minutes sans l’usage (abusif?) des gags tant l’histoire est simple comme bonjour.  Peut-être aurions-nous préféré plus de rebondissements et de profondeurs pour ne pas avoir l’impression de regarder un épisode de Benny Hill…

Pour autant, La Fée n’est pas un mauvais film, il est juste incroyablement fou où l’on a envi de s’écrier “WTF?” à chaque scène. Mais le tout est plutôt sympa à voir, ne serait-ce que pour découvrir l’univers coloré et absurde de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy. Et d’avoir sous les yeux la preuve qu’il n’y a aucune règles en matière de cinéma et qu’il est moins figé qu’il n’y parait !

M.

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