Premier long métrage du metteur en scène mexicain, Guillermo Del Toro ( Le Labyrinthe de Pan, Hellboy…), Cronos pose les bases de ce qui fera plus tard son cinéma. Une belle découverte!

Au XIVe siècle, un alchimiste enferme le secret de l’éternité dans une petite boite. Plus de six siècles après, en 1997, un antiquaire trouve cette étrange boite dorée. Curieux, Jesus Gris, veut à tout prix ouvrir celle-ci. Il ne se doute alors pas une seconde des pouvoirs incroyables et terribles qui y sont contenus… Jesus va en plus devoir faire face à un homme mourant et son neveu prêts à tout pour récupérer l’objet si convoité. Mais défier la mort et le temps qui passe peut s’avérer  être un jeu très dangereux…

Film peu connu du grand public et de ceux qui ne connaissent que Guillermo Del Toro au travers du Labyrinthe de Pan et de ses productions qualitatives (L’Orphelina, Les Yeux de Julia…), Cronos s’affirme comme le film genèse du cinéaste mexicain. On y découvre les thèmes chers au réalisateur notamment à travers l’utilisation fréquente de symboles religieux (le personnage principal s’appelle Jesus Gris…) ou encore la présence d’une petite fille indiscrète et intrépide.

Cronos est l’histoire d’un homme qui découvre qu’un étrange scorpion en or peut le faire rajeunir. Un homme qui se transforme peu à peu en vampire sans s’en douter… Un homme jadis heureux qui perd tout faute d’avoir voulu se jouer du temps qui passe. Cronos soulève des questions très profondes sur la vieillesse et la peur de mourir. D’ailleurs Guillermo del Toro choisit de manière très judicieuse de faire du “Cronos” un objet de torture. Oui, l’élixir de jeunesse n’est pas une liqueur agréable en gout, ni une pilule au gout sucré, il est un instrument de torture qui blesse, fait saigner et s’enfonce  dans la peau. Il faut souffrir pour être jeune et en bonne santé. Et au fil des jours Jesus Gris semble même y trouver un certain plaisir… Une drôle de contradiction qui brise avec les usages.

Sorti en 1993, Cronos parait incroyablement moderne et avant gardiste visuellement parlant. Le malade est “conservé” dans une chambre isolée et stérilisée. Les organes sont exposés dans des bocaux et une étrange atmosphère règne en ces lieux si atypiques. On pense immédiatement à Jean Pierre Jeunet et à sa Cité des Enfants perdus et les tons bleutés ne sont pas sans rappeler un certain Labyrinthe de Pan…

Le film marque la première collaboration de Ron Perlman et de Guillermo Del Toro. Ron Perklan apporte au film un air décalé et une touche humoristique exquise.

Bien qu’assez gore par moment, on ne retiendra pas de Cronos une grande violence pourtant marque de fabrique du réalisateur mexicain. Si certaines scènes vous obligeront à détourner le regard (les multiples mutilations de la peau par exemple) il n’en ressort nullement un sentiment de film violent. En effet, la poésie prend le dessus et donne au film des airs de conte. Un secret  que seul Guillero Del Toro détient.

Réalisé dans les années 90, Cronos détonne par son côté audacieux  et avant gardiste. Un film de Vampires à voir de toute urgence ne serait ce que pour nous faire oublier les adolescents prépubères de  Twilight.

M.

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1 Comment

  1. Juste pour info, c’ est un scarabé (symbôle de l’ immortalité dans l’ Egypte antique) et non un scorpion ;-)
    Sinon chronique très sympa

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