Après une trilogie qui a perdu de sa superbe et un X-Men Origins: Wolverine à faire pleurer dans les chaumières, X-Men: Le Commencement débarque pour tenter de relancer la saga. Aux commandes, Matthew Vaughn, le réalisateur de Kick-Ass, avec une mission claire : redonner aux mutants une origin story digne de ce nom. Alors, pari réussi ou simple tentative désespérée ?

Des bases solides, mais une liberté prise avec la mythologie

L’intrigue nous ramène aux origines, avant que Charles Xavier et Erik Lehnsherr ne deviennent respectivement Professeur X et Magneto. À cette époque, ils sont encore amis, unis par leur quête de justice et leur volonté d’aider les mutants à trouver leur place dans le monde. Mais comme toujours, leurs visions opposées vont les mener à la séparation et au conflit que l’on connaît.

Si vous êtes un puriste des X-Men, préparez-vous à grincer des dents. Le film prend pas mal de libertés avec la mythologie mutante. Certains personnages sont anachroniques, d’autres voient leurs alignements changer du tout au tout… Bref, c’est une réinterprétation qui ne conviendra pas à tout le monde. Mais pour ceux qui ne connaissent les X-Men qu’à travers les films, ça passe plutôt bien, et l’univers est présenté de manière accessible et fluide.

Un Magneto qui crève l’écran

S’il y a bien un point sur lequel ce film excelle, c’est Magneto. Michael Fassbender EST Magneto. Il donne une profondeur et une intensité à ce personnage qu’aucun autre film n’avait réussi à atteindre jusque-là. Sa quête de vengeance contre Sebastian Shaw (interprété par un Kevin Bacon surprenant et charismatique) est un des moteurs les plus efficaces du film.

La scène d’ouverture dans les camps de concentration est un coup de poing émotionnel et donne immédiatement le ton. On comprend tout de suite pourquoi Erik est ce qu’il est, et pourquoi il adoptera une posture radicale face à l’humanité. Fassbender navigue entre la rage et la froideur avec une aisance bluffante, et chaque scène où il est présent devient instantanément plus intense.

Un Professeur X en demi-teinte

De son côté, James McAvoy apporte une touche plus légère et insouciante à Charles Xavier, très loin du sage mentor qu’on connaît. Il est jeune, fougueux, séducteur (oui, oui, vous avez bien lu), et c’est une version intéressante du personnage, bien que parfois un peu trop éloignée de l’image qu’on en avait avec Patrick Stewart.

Le duo Xavier/Magneto fonctionne très bien à l’écran, et c’est clairement le cœur du film. On sent la complicité, la fraternité naissante, et on redoute leur inévitable affrontement.

Les nouveaux mutants : des hauts et des bas

Côté nouveaux personnages, il y a du bon et du moins bon. Jennifer Lawrence en Mystique est convaincante, même si elle reste un peu en retrait. Nicholas Hoult en Fauve est attachant, et sa transformation est bien amenée. Zoë Kravitz en Angel ? Oubliez. Totalement sous-exploitée. Quant à January Jones en Emma Frost, son jeu est aussi expressif qu’un meuble Ikea… Dommage pour un personnage aussi emblématique.

Par contre, mention spéciale à Wolverine et son caméo culte ! Une seule ligne de dialogue, et c’est déjà l’un des meilleurs moments du film.

Un prequel ancré dans la Guerre Froide (ou presque)

Le film est censé se dérouler durant la Guerre Froide, et même si l’idée de voir chaque pays avoir sa propre équipe de mutants est sympa, le rendu est un peu bancal. L’ambiance 60s est plutôt bien restituée, mais certaines technologies font clairement trop modernes. Parfois, on a l’impression que ça pourrait se passer la semaine dernière sans que ça choque.

Un détail appréciable en revanche : le respect des langues. Les personnages parlent allemand, russe, français, espagnol… et pas uniquement un anglais sans accent comme dans la majorité des blockbusters. Ça aide vraiment à l’immersion.

Un film imparfait mais prometteur

X-Men: Le Commencement est loin d’être une adaptation parfaite, mais il insuffle une nouvelle dynamique à la saga. C’est divertissant, bien rythmé, et surtout, Michael Fassbender porte le film à lui seul. On aurait aimé un peu plus de cohérence avec les précédents opus et une meilleure exploitation de certains personnages, mais dans l’ensemble, c’est un bon reboot.

Et puis, on a tous envie de voir une suite, juste pour voir où cette nouvelle timeline peut nous emmener !

Ma note : 7/10 Encouragements du jury, en espérant mieux pour la suite.

Author

Blogueuse spécialisée dans les écrans. Partage son temps entre les bouquins, les jeux vidéo, les séries TV, le cinéma et les podcasts.

4 Comments

  1. j’ai entendu dire que “Le Commencement” serait en fait une trilogie ? mais j’ai peut-être confondu parce qu’en cherchant su mon ami google j’ai rien trouvé là dessus…
    Sinon je suis d’accord avec toi pour le respect des langues ! moi je serait surement obligé de le voir en VF, j’espère qu’il vont pas tout traduire.

  2. Je compte aller le voir ce weekend :) J’avais bien aimé Wolverine: Origines, mais c’est surtout parce que je ne connais pas les comics… donc je ne connais pas l’histoire originale !

  3. Ce film est long, a quelques effets spéciaux dignes de Terminator (le tout premier, hein) et met en scène des mutants qui ne sont pas les vrais premiers X-Men de mon enfance. Donc, un film pour les geeks nouvelle génération. BERK !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Pin It