Après une réalisation pour le petit écran, Philipe Le Guay (le cout de la vie, du jour au lendemain) fait son retour au cinéma par la grande porte! Les femmes du 6ème étage est une satire sociale, délicieuse et délectable, joliment interprétée !

Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit… au sixième étage de son immeuble bourgeois.
Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois.

Si le film est si réussi, c’est avant tout grâce à son casting. Fabrice Luchini y est, comme à son habitude, extraordinaire. Il interprète avec grande justesse ce petit bourgeois enfermé dans sa vie par son éducation et ses valeurs désireux de commencer à vivre à 50 ans. Petit à petit, il s’ humanise et semble vouloir devenir un homme “bon”. Son bonheur passera par celui de ces femmes.  Sandrine Kimberlain est tout aussi juste dans sa partition. Finalement  plus embourgeoisée que son maris, elle est à la fois détestable et adorable tant son ignorance, son entourage et ses préjugés poussent au cliché. On ne sait pas trop quoi penser d’elle au final… Femme délaissée ou femme mondaine “débordée”?  Est-elle à plaindre ou à blâmer ?

Comment parler de ce film sans parler des Femmes du 6ème étage, et de toutes les actrices les interprétant ? On retrouve évidemment Carmen Maura (Volver) mais c’est toutes les actrices espagnoles qui sont à féliciter ! Elles donnent au film son ton léger qui le rend si séduisant. On se croirait presque chez Almodovar tant la capacité à traiter des sujets graves avec  finesse,  légèreté et humour est réussie.

Outre ce casting parfait en tout point de vue (petit bémol sur les enfants Joubert qui sur jouent en permanence), c’est le sujet du film qui est captivant. Qui vit au dessus ou en dessous de nous ? Qui sont ces gens que l’on côtoie sans vraiment connaître? Quelle est leur histoire? D’où viennent-ils et où vont-ils?

Autre questions que soulèvent le film: peut-on recommencer sa vie à 50 ans? Jean-Louis Joubert se réveille au contact de ces femmes pleine de vie, mais peut-on repartir à zéro lorsqu’on est marié, père, et professionnellement bien installé ? Peut-on tout envoyer balader sous prétexte que l’on s’ennuie?  Le film nous permet aussi de constater dans quelles conditions ces femmes vivaient, et la façon dont elles étaient considérées à cette époque. Mais le tout est tellement caricatural et gros, qu’on reste dans le registre de la comédie. Et c’est une excellente chose.

Le film est une petite dose de Juvamine, qui vous décrochera un sourire, et vous fera passez un excellent moment ! Sans prétention, un film qui fait plaisir à voir ! Montez  donc au 6ème sans plus attendre!

M.

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1 Comment

  1. Je suis allé voir ce film en début de semaine, coup de coeur ! Ca fait du bien.
    C’est léger, drôle. Et j’aime Sandrine Kiberlain de plus en plus…

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