L’année 2011 commence très bien ! Et ce mois de Février s’annonce particulièrement riche sur le plan cinématographique : Black Swan, True Grit, 127 heures… Le premier a ouvrir le bal est le Discours d’un Roi, un film émouvant et poétique qui revient sur les problèmes d’élocution du roi Georges VI.

Tom Hooper n’en est pas à son premier essai en tant que réalisateur. Pour autant si on devait retenir qu’une chose de lui, ce serait qu’il est le réalisateur du Discours d’un Roi.

Le Discours d’un Roi revient sur l’histoire (méconnue) de Georges VI, père de l’actuelle Reine Elisabeth qui va se retrouver un peu par hasard Roi d’Angleterre suite à la mort de son père et l’abdication de son frère ainé, Edward VII. D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et d’affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage (Geoffrey Rush) aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie.

La réussite du film tient avant tout à son incroyable casting mené d’une main de fer par un Colin Firth exceptionnel. Colin Firth trouve ici son plus grand et son plus beau rôle. Il interprète avec une grande justesse ce roi devenu roi contre son grès. On est loin très loin des seconds rôles de comédies romantiques auxquels il était habitué.  Depuis A single Man, Colin Firth s’affirme et est en train de marquer l’histoire du cinéma, pour notre plus grand plaisir. Côté seconds rôles, le casting est tout aussi épatent !  A commencer par Geoffrey Rush (que vous avez pu apercevoir dans Pirates des Caraïbes notamment) qui donne au film une touche so-british excise. Geoffrey Rush est extraordinaire, à la fois émouvant, arrogant, un peu gauche et profondément humain.  Le duo Firth-Rush fonctionne à merveille. On sent une véritable complicité entre ces deux là, qui fait plaisir à voir! Petit à petit, les deux hommes vont oublier leur statut social pour se livrer pleinement l’un à l’autre. On oublie peu à peu le contexte, la situation des plus dramatique, et on plonge dans une histoire d’amitié très forte entre deux hommes. Autre surprise du casting, Helena Bonham Carter qui livre ici une prestation extraordinaire. On est loin de Belatrix Lestrange, on oublie la femme de Tim Burton qui joue toujours un peu les même rôles, et on rencontre une actrice. Bien sur, on est loin de la dépressive et névrosée de Fight Club, mais on frôle ce qui se fait de mieux en second rôle féminin. Elle incarne avec justesse et poésie la femme de ce roi dépassé par les évènements, Elisabeth (mère de l’actuelle Reine donc…) L’histoire d’amour entre Georges VI et Elisabeth 1 est magnifique, et nous donne une sacrée leçon d’amour et d’humanité. Cette femme prête à tout pour aider son mari qui le lui rend bien.


Au delà de ce casting en tout point parfait, le film se distingue par son ton léger et humoristique. Bien que la situation soit très délicate, on a un roi d’Angleterre incapable de gouverner convenablement alors que la seconde guerre mondiale se prépare, le film n’est pas jamais plombé par une lourdeur de ton. L’humour anglais y étant pour beaucoup. On retiendra le “Vous avez Bégayé votre altesse, une fois…” “Comment m’auraient-ils reconnus sinon?”.

Le film a souvent été critiqué pour sa mauvaise interprétation des faits historiques. A ceux là, je répondrais que le film reste une fiction et n’a jamais eu la prétention d’être un film historique. D’ailleurs, le contexte historique est vite oublié et l’accent est mis sur les rapports humains et la dualité humaine. Le film montre si justement la complexité humaine, la difficulté à faire des choix, à avancer. Là où le film se révèle totalement c’est dans sa capacité à montrer la bataille d’un homme contre son handicap. C’est pour cela que le film nous parle autant, pour son caractère universel. Nous avons tous, à moment donné, rencontré un handicap et essayé de le surmonter. Qu’il soit physique ou mental, nous avons tous des handicaps à vaincre pour continuer à avancer. Le film est une belle leçon de courage et de persévérance.


La bande originale du film joue aussi un grand rôle. Si le début du film se passe de musique additionnelle, la musique augmente crescendo au fur et à mesure des progressions du Roi. La musique servant de reflet à la parole !

Le Discours d’un Roi pend aux tripes. Très vite, on se sent proche de Georges VI, on a envie de le voir guérir , de le voir réussir enfin . On aimerait l’aider à prononcer son discours entièrement. On aimerait prendre le micro et énoncer d’un trait le discours écrit par Churchill alors que l’Europe gronde. Un parti pris de la part du réalisateur, qui marche parfaitement.

Le film est enfin une très belle leçon de nationalisme et de respect. Nous assistons ensemble à la naissance de la radio. Et de voir ce peuple anglais tous unis, derrière leur poste de radio, autour de ce roi sans parole est exemplaire.

Le film bien que très émouvant, vous fait sourire souvent. Et vous donnera des envies de royauté !

En espérant que ce coup de cœur soit consacré lors de la cérémonie des Oscars notamment au niveau du casting… En attendant ne ratez sous aucun prétexte ce petit bijoux.


M.

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