Bonjour, Marine Cinéphile anonyme… Jean Pierre Ameris revient avec une comédie très agréable, parfaite pour les fêtes.
Les émotifs Anonymes est l’histoire de Jean René et Angélique, tout deux émotifs maladifs, ultra timides mais unis par une même passion : le chocolat. Ils vont se rencontrer, s’aimer très vite, sans oser se l’avouer. Comment alors s’aimer quand on est incapable de faire face à ses émotions ?
Benoit Poelvoorde et Isabelle Carré sont parfaits dans les rôles d’ultra-sensibles. Si le premier a tendance à m’énerver quand il en fait trop,il est ici parfait. Isabelle Carré est fidèle à elle-même, elle confirme qu’elle peut jouer toutes les partitions. Le duo fonctionne à merveille.
Le film fait penser à un conte, à mi chemin entre Charlie et la chocolaterie et Mary Poppins. Charlie bien sûr pour le chocolat, élément moteur du film. Quant à Mary Poppins, impossible de ne pas penser à elle en voyant Angélique. Comme l’héroïne de Disney, Angélique apparaît presque par enchantement dans la vie des employés de la Fabrique de Chocolat et dans celle de Jean René. Elle arrive alors que rien ne va plus : la fabrique est en faillite, le patron émotif chronique, est incapable de vivre sa vie, les employés sont désabusés… Elle va bouleverser l’entreprise, et la vie de son patron. La seule différence avec Mary Poppins, c’est qu’Angélique n’est pas parfaite: elle est malade elle aussi et fréquente régulièrement, les émotifs anonymes. En résolvant les problèmes des autres, elle résout aussi les siens petit à petit.
La musique joue un rôle important dans le film. Si Angélique chante pour combattre sa maladie, Jean René exprime ses sentiments en chanson : on retiendra la magnifique et émouvante interprétation des Yeux Noirs de Benoit Poelvoorde.
Les couleurs, l’absence de marquage temporel (on se croit dans les années 60 et on voit un ordinateur portable…), le côté décalé des protagonistes, nous pousse un peu plus à voir dans les Emotifs anonymes les caractéristiques d’un conte.
Le film parvient à être drôle et touchant. On rit, ou du moins on sourit gracieusement, face aux maladresses des deux émotifs, incapables de partager un repas au restaurant ou une chambre d’hôtel sans que ca prenne des proportions inimaginables … On s’amuse beaucoup du personnage de Jean René qui est obligé de changer de chemise toutes les cinq minutes… Angélique nous émeut un peu plus, on sent que sa maladie lui a pourri la vie -continue d’ailleurs- et qu’elle est peut être devenu ainsi à cause de sa mère (drôle de scène isolé où on voit la mère en bonne compagnie surprise par Angélique…)
Petit point noir du film : le manque de suspens, de rebondissement. On se doute de la chute finale très vite, on est jamais très surpris. Certains mystères se résolvent bien trop vites (l’histoire de l’ermite fabricant de chocolat) et le film manque cruellement de surprises.
Alors prenons le film comme il est : un conte. Une jolie comédie enchanteresse qui nous fera passer un bon moment. Et qui nous donnera envie de manger du chocolat.
M.